Cas clinique : prothèse fixée conventionnelle : couronnes et bridges

CAS CLINIQUE : PROTHÈSE FIXÉE CONVENTIONNELLE : COURONNES ET BRIDGES

FICHE  CLINIQUE  Prothèse fixée conventionnelle : Couronnes et bridges 

Les couronnes et bridges représentent le traitement classique (et historiquement le plus ancien) de restauration prothétique des dents fortement délabrées et/ou absentes. Depuis une quinzaine d’années et l’avènement de techniques moins invasives et souvent plus esthétiques (cf. dentisterie adhésive et esthétique, traitements implantaires), leurs indications vont en diminuant. Cependant, ces options thérapeutiques demeurent extrêmement fiables et dans certains cas, incontournables.

Les Couronnes

Une couronne n’est ni plus ni moins qu’un « chapeau » qui recouvre une dent préalablement réduite sur toutes ses faces d’environ 1.5mm. Si l’on ajoute cette nécessaire réduction périphérique au délabrement initial des dents à couronner (causé par des caries ou des fractures par exemple), une étape préliminaire consistant à reconstituer et à renforcer la dent est souvent nécessaire. On parle de faux moignon ou « d’inlay core ». Cette pièce intermédiaire (sorte de 1er étage, ancré dans la racine) peut être réalisée en divers matériaux (composite, métal, céramique), directement au fauteuil par le chirurgien dentiste ou indirectement au laboratoire de prothèses par le technicien. 

Exemple :





Cette patiente de 35 ans présente d’anciennes couronnes en résine devenues disgracieuses (vieillissement du matériau et retrait de la gencive qui laisse apparaître la jonction entre les couronnes et les dents support). Des faux moignons métalliques coulés (ici en or blanc), ancrés dans les racines (système de pivot),  servent à recréer un support géométrique, apte à assurer le positionnement et la rétention des nouvelles couronnes. Dans ce cas, elles sont dites céramométalliques, ce qui signifie qu’elles sont constituées d’une fine chape en métal, recouverte de céramique.

Les couronnes peuvent être réalisées en différents matériaux : métaux (précieux ou non), métal + céramique ou totalement en céramique. Ces dernières, en constant développement depuis 20 ans connaissent actuellement le plus de succès. Leurs atouts sont à la fois d’ordre biologique (la céramique est un matériau parfaitement biocompatible) et esthétique (meilleure translucidité qui s’apparente à celle d’une dent naturelle).

Exemple :



Ce patient de 28 ans présente d’anciennes couronnes céramométalliques dont l’esthétique ne le satisfait plus. Elles sont avantageusement remplacées par des couronnes confectionnées intégralement en céramique (une base en céramique dense pour la solidité, recouverte d’une épaisseur de céramique cosmétique en surface). Le rendu final n’en est que  plus naturel.


Les Bridges

Un bridge est un pont tendu entre deux ou plusieurs dents bordant un espace édenté. Lorsque l’implantologie est médicalement contre-indiquée ou techniquement impossible, la réalisation d’un bridge permet de remplacer efficacement et de façon fixe la(les) dent(s) manquante(s).
Techniquement, ce traitement reste très voisin de celui des couronnes, dans la mesure où les dents support du bridge sont préparées d’une manière identique à celle nécessaire à la réalisation des couronnes.  Un bridge est en fait constitué de couronnes (au moins deux, sur les dents piliers), solidarisées avec un ou des éléments dits « intermédiaires », placés à l’aplomb des dents absentes, en contact intime avec la gencive. Vu de l’extérieur, l’illusion est presque parfaite et les éléments intermédiaires semblent « sortir » directement de la gencive.

Exemple 1 :



Ce jeune patient d’à peine 18 ans a fait une grave chute à vélo. Une de ses incisives centrales a été totalement fracturée et n’a pu être conservée. Les trois autres incisives sont très délabrées et ont été temporairement restaurées avec du composite. La réalisation d’un bridge est dans ce cas une option logique, cette technique permettant à la fois de remplacer la dent absente et de reconstituer durablement les dents abîmées. Les trois dents piliers sont d’abord reconstruites au moyen d’inlays cores métalliques (or jaune) puis couvertes par un pont de 4 éléments céramométalliques.

Exemple 2 :



Cette patiente de 65 ans présente une infection au niveau des racines des incisives latérales supérieures, nécessitant l’extraction de ces deux dents. En raison d’une maladie de gencives (parodontose, « déchaussement des dents »), les dents restantes ont perdu une partie de leur support osseux. Bien que conservables, elles demeurent mobiles, et ce même après la réalisation du traitement parodontal approprié. La confection d’un pont entre les premières molaires droites et gauches (i.e. les douze dents de devant de la mâchoire supérieure) permet alors de remplacer les incisives latérales manquantes (les secondes en partant du milieu) et de stabiliser les dents restantes. Ces ponts sont aussi appelés « pont de contention ».